Depuis les inondations printanières de 2017 et 2019, le gouvernement du Québec a entrepris une vaste mise à jour de la cartographie des zones inondables par débordement de cours d’eau (inondation fluviale). Si cette nouvelle cartographie permettra à terme au gouvernement de mieux encadrer l’aménagement de ces territoires, elle pourrait également avoir des conséquences sur l’assurabilité de plusieurs demeures, ainsi que sur l’accès à des prêts hypothécaires.
C’est le ministère de l’Environnement (MELCCFP) qui est responsable de ce chantier, en collaboration avec les communautés métropolitaines de Montréal (CMM) et de Québec (CMQ), ainsi qu’avec les municipalités régionales de comté (MRC).
Alors que la CMM a rendu publique une cartographie préliminaire non-officielle des zones inondables sur son territoire, les résidents se questionnent sur les impacts de l’élargissement des zones inondables existantes. Les principales préoccupations exprimées par les résidents concernent l’accès à l’assurance inondation et au crédit sous forme de prêts hypothécaires, ainsi que la dévalorisation potentielle de leur propriété.
Experts en assurance, en actuariat, en hydrologie et en gestion des risques d’inondations, nous apportons dans cet article quelques réponses à ces préoccupations, notamment au sujet de l’assurance et des hypothèques.
Le coût des inondations au Québec : une responsabilité partagée
Le coût des dommages matériels lié aux inondations fluviales est supporté à la fois par les assureurs privés, les gouvernements et les sinistrés.
Les assureurs offrent une protection contre certains dommages par l’eau. Par exemple, les infiltrations d’eau par le toit, le sol, le sous-sol ou par le réseau d’égouts sont généralement des risques assurables. Cependant, les dommages causés par ces risques ne sont pas couverts par le contrat d’assurance habitation de base. Lorsque disponible,…
Auteur: Mathieu Boudreault, Professeur en actuariat, Université du Québec à Montréal (UQAM)