Vous avez dit créolisation ? — Antoine Manessis

Il est grand temps que la fraction de la gauche qui dérive dangereusement vers des rivages bruns se reprenne et retrouve le socle minimum des principes qui font que la gauche est de gauche.

Intersectionnalité

Lutte anti-raciste, anti- coloniale, féministe, contre l’homophobie, ces fronts aussi sont dans l’ADN de la gauche et les réduire à des problèmes « sociétaux » secondaires pour petits-bourgeois des centres-villes est aussi réactionnaire et imbécile que s’opposer au droit à l’avortement pour les femmes. Droit reconnu par les Soviets en 1920 mais contesté par le PCF en…1956. Les exemples ne manquent pas qui prouvent que le sectarisme à l’égard de la pluralité et de la diversité des combats est une tentation qui fut toujours présente dans le mouvement ouvrier et que le patriarcat y exerce aussi son influence. Opposer ces fronts quand au contraire il faut les faire converger est évidemment contre-productif. Partir de ce que vivent les gens et des oppressions qu’ils subissent est le chemin le plus court vers la lutte des classes.

Lutte pour la sécurité

Roussel vient de déclarer « Ma gauche ne sera pas laxiste. La sécurité est une question populaire…/…Il y a des quartiers où la République s’est retirée../… l’auteur de l’assassinat de tout détenteur d’une autorité soit puni d’une peine de trente ans de prison. » Il veut également engager 30 000 policiers de plus. Où Roussel à part dans les discours de Le Pen a-t-il vu que la gauche est laxiste ? Tous les chiffres disent le contraire. La sécurité est une question anti-populaire car c’est un thème qui vise à camoufler les causes des insécurités (sociale : comme la menace permanente du chômage autrement plus angoissante que le vol d’un portable ou comme la fermeture des services publics dans les quartiers populaires ou le fait que la misère produit la délinquance). Bien sûr que nous voulons tous vivre dans une société sûre, comme nous voulons la paix et la liberté. Mais quid des conditions de ces objectifs ? C’est cela que l’on attend de la gauche, pas des conneries dignes de Trump ou Le Pen. Comme l’histoire des 30 ans de prison alors que le code pénal actuel prévoit déjà que le meurtre d’un fonctionnaire de police peut être puni de la réclusion criminelle à perpétuité. Quoi de plus camarade Roussel ?

Si Roussel croit que la surenchère sécuritaire va lui permettre de dépasser les 1% ou 2% que les sondages lui annoncent, il se trompe, de même que le bulldozer de Vitry n’a pas empêché le déclin du…

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Auteur: Antoine Manessis Le grand soir