Dans les semaines qui ont suivi le 7 octobre 2023, toute personne invitée dans les grandes émissions, que ce soit à la télévision ou à la radio, était sommée de répondre à une question préalable : le Hamas est-il une organisation terroriste ? Une forme d’injonction qui clôt le débat avant même qu’il ne commence, explique Alain Gresh dans son formidable livre, Palestine : un peuple qui ne veut pas mourir. Plus encore, cette injonction, visant à faire taire toute critique de la politique de l’Etat israélien, s’est avérée être un formidable instrument de répression de la liberté d’expression et des mobilisations pro-palestiniennes. Comme le rappelle Alain Gresh, 626 inculpations pour « apologie du terrorisme » ont été lancées à la date du 30 janvier. Pour rouvrir justement ce débat, et sans bien entendu imposer à notre tour un diktat opposé, interdisant tout usage du vocable terrorisme en général, ou pour qualifier les crimes sur population civile du 7 mars, nous invitons à lire le chapitre 2 de ce livre indispensable, intitulé précisément « Du bon usage du terrorisme ». Nous en reprenons ici, avec l’amicale autorisation de l’auteur et de l’éditeur, les premières pages.
Premier extrait : « Un génocide d’atsmophère »
Au-delà de ses contours indécis et de son emploi sélectif, l’usage du concept de terrorisme tend à dépolitiser les analyses et par là même à rendre impossible toute compréhension politique des problèmes soulevés, évitant ainsi qu’ils trouvent une solution.
L’usage de la violence par des groupes armés non étatiques est aussi vieux que le monde moderne. Il a pris des formes multiples que le mot « terrorisme » ne peut ni englober, ni définir. Rien ne relie les groupes d’extrême droite italiens des années 1970, les Tigres tamouls du Sri Lanka, l’Armée républicaine irlandaise (Irish Republican Army, IRA), Daech, Al-Qaida, sans parler de…
La suite est à lire sur: lmsi.net
Auteur: Alain Gresh