Walden Bello, un infatigable combattant altermondialiste

Le Forum social mondial se tenait cette année à Katmandou (Népal) du 15 au 19 février. Environ 8 000 participant.es venus principalement d’Inde et du Népal représentaient quelque 1 300 organisations. Nous y avons rencontré Walden Bello, sociologue et écrivain engagé, ami de longue date d’Attac.

Ce texte est tiré du numéro d’avril de notre trimestriel, Lignes d’Attac (janvier 2024), disponible en adhérant ou en s’abonnant.

Lorsque vous avez créé Focus on the Global South en 1995, vous n’imaginiez pas que le « Sud global » deviendrait un acteur autonome de la géopolitique mondiale. Quel sens lui donniez-vous à l’époque ?

Lorsque nous avons créé Focus on the Global South, nous trouvions que le terme de « tiers-monde » n’était plus approprié. À ce moment-là, la notion de Sud commençait à s’imposer, mais avec le risque pour les gens de la confondre avec l’Amérique du Sud. C’est pourquoi nous avons préféré « Sud global ». C’était un terme qui n’était pas encore à la mode, c’est vrai.

Et aujourd’hui, comment le Sud global peut-il faire entendre sa voix dans le nouvel ordre géopolitique mondial ?

Le Sud global est avant tout une autorité morale en raison des 500 ans d’exploitation que les pays et sociétés du Nord lui ont fait subir. Ensuite, le monde est devenu plus compliqué. Le rôle de l’Union soviétique qui consistait autrefois à faire contrepoids aux États-Unis est aujourd’hui assumé par la Chine. Or, celle-ci a permis aux pays du Sud de gagner une certaine indépendance économique, grâce en particulier à ses programmes d’aide massive. Malheureusement, ce sont encore de vieux programmes orientés vers le développement avec des répercussions négatives sur l’environnement.

Nous assistons aujourd’hui à une offensive du capitalisme telle que nous n’en avons peut-être jamais connue auparavant. Pensez-vous qu’il soit encore possible de lutter et avec quels moyens ?

Nous n’avons pas le choix. Quelles que soient…

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Auteur: Isabelle Bourboulon