Yachts, tableaux, cybersécurité israélienne : les secrets offshore du principal donateur d’Anticor

Note aux lecteurs.rices : Le pôle Enquêtes du Média travaille depuis plusieurs semaines sur les éléments présentés dans cet article, qui n’ont pas pour but de délégitimer la nécessaire lutte contre la corruption. Nous aurions souhaité attendre la fin de la procédure d’agrément d’Anticor, prévue pour le 2 avril, pour que notre enquête ne soit pas utilisée dans le différend qui oppose le gouvernement et l’association. Entre-temps, cependant, le nom d’Hervé Vinciguerra ainsi que certains des éléments de cette enquête ont été révélés par plusieurs confrères (dont Libération et Arrêt sur Images). Après en avoir discuté, nous avons donc estimé que cette caution n’était plus justifiée, et avons décidé de publier cette enquête. Nous avons confiance en l’acuité de nos lecteurs.rices. 

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Cartes sur table : alors que l’identité du mystérieux « principal donateur d’Anticor », au cœur de la bataille entre le gouvernement et l’association anti-corruption pour le renouvellement de son agrément, n’avait pas été rendue publique, plusieurs journaux ont décidé hier de dévoiler son identité. Il s’agit de l’homme d’affaires et champion européen de bridge Hervé Vinciguerra, qui a fait fortune en revendant pour près de 300 millions d’euros une entreprise d’édition de logiciels d’analyse de risque, Sophis, qu’il avait fondée en 1985. 

D’après les éléments que nous avons pu consulter (librement accessibles via les registres de commerce des pays concernés), Hervé Vinciguerra, qui a versé 64 000 € à Anticor pour l’année 2020 et au moins 20 000 € à la web-télé Blast, en cours de lancement, détient plusieurs centaines de millions d’euros d’actifs dans des paradis fiscaux – notamment grâce à deux holdings, Alix AM Pte Limited et Alix Venture Sarl, respectueusement domiciliées à Singapour et au Luxembourg. Mais il possède également yachts et tableaux pour plus de 12 millions d’euros via la structure singapourienne, et a investi dans une entreprise de cybersécurité israélienne filiale du groupe Orchestra, créée par le fondateur du groupe NSO, commerçant de logiciels espions utilisés par les gouvernements les plus autoritaires. 

Luxembourg, Singapour : des centaines de millions, des yachts et des tableaux

C’est via le Grand-Duché, réputé pour sa confidentialité et sa fiscalité avantageuse, qu’Hervé Vinciguerra pilote la majorité de ses investissements. Il y a créé en décembre 2010 la holding Alix Venture Sarl, qui détient des…

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Auteur: Le Média