Yaku Pérez, un écologiste indigène au second tour de la présidentielle en Équateur ?

Sergio Coronado est militant écologiste, ancien député Europe Écologie-Les Verts.


Sergio Coronado.


Dimanche 7 février 2021 ont eu lieu en Équateur des élections générales, présidentielle et législatives notamment. Dans un pays exsangue, fortement frappé par le Covid-19 et par la crise économique — due à la chute du prix du pétrole et à la brutalité des mesures d’ajustement impulsées par le gouvernement sous la pression du FMI (Fonds monétaire international) — 13,2 millions d’Équatoriens étaient attendus aux urnes. La participation s’est élevée à plus de 70 %, dans un pays où le vote est obligatoire.

Le président sortant, Lenín Moreno, n’était pas candidat à sa réélection, tirant ainsi le bilan d’une impopularité profonde. En octobre 2019, des soulèvements massifs avaient secoué le pays. La répression gouvernementale avait fait onze morts et un millier de blessés. L’État d’exception et le couvre-feu avaient été décrétés.

Choisi par Rafael Correa pour assurer la continuité de la « révolution citoyenne », Lenín Moreno, une fois élu, fit volte-face. Il tourna le dos aux politiques sociales de son prédécesseur, notamment en matière de santé et d’éducation, et aux grands travaux d’infrastructure, qui avaient bénéficié, comme dans nombre de pays de la région, des prix élevés des matières premières sur le marché mondial.

Avec ses mesures d’austérité et ses privatisations, il plongea à nouveau l’Équateur dans la triste nuit néolibérale. Mentor devenu adversaire à abattre, Rafael Correa, qui vit maintenant en Belgique, est omniprésent dans cette campagne, qui a parfois pris des allures de plébiscite, dans un climat de tension et d’outrances.

Cette élection présidentielle devait permettre au jeune héritier du corréisme, Andrés Arauz, peu connu, au profil technocratique, d’affronter le candidat de la droite, Guillermo Lasso, au programme ultralibéral et au conservatisme affirmé. Gauche contre droite, un match classique.

Les urnes ont donné un résultat qui bouscule ce scénario tant de fois prédit. L’Équateur pourrait vivre un séisme politique, si les résultats partiels annoncés étaient confirmés. Sur 99 % des bulletins scrutés, Yaku Pérez, l’avocat indigène, l’activiste écolo devançait Guillermo Lasso. Il pourrait ainsi se glisser au second tour. Une qualification surprise, qui déplace et redéfinit la polarisation prévue au second tour, entre partisans et adversaires de Rafael Correa, sans l’effacer totalement.

Yaku…

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Auteur: Reporterre