Yannick Jadot, l'écolo pragmatique

Reporterre publie chaque jour de la semaine le portrait et l’interview de l’un des cinq candidats à la primaire des écologistes, dont le premier tour se déroule du 16 au 19 septembre et le second du 25 au 28 septembre, en vue de la présidentielle de 2022. L’ordre de passage a été tiré au sort.


Paris (14e)

La dernière fois, il s’était désisté. Cette fois, il semble y croire : « La vraie radicalité écolo, c’est de gagner l’élection présidentielle ! » Rencontré par Reporterre dans un café de la place Denfert-Rochereau, à Paris, Yannick Jadot apparaît sûr de lui, son mètre quatre-vingt-onze adossé à la banquette, persuadé d’avoir « la capacité de convaincre et de rassembler une majorité de Français, pour mener les écologistes au pouvoir ». Les militants d’Europe Écologie—Les Verts (EELV), dont l’aile gauche le considère « trop droitier », lui confieront-ils cette mission ?

Député européen depuis plus de douze ans, personnalité la plus médiatisée chez les Verts, il est donné, par certains sondages, en tête des candidats de la primaire écologiste. « Son parcours ne laisse aucune ambiguïté sur sa détermination à agir […] pour le climat, pour la biodiversité, pour la justice sociale, pour l’économie », a écrit à son sujet le député écologiste de Maine-et-Loire Matthieu Orphelin, dans une lettre de soutien datée du 4 septembre. Vraiment ?

Yannick Jadot à Paris, le 30 août 2021. © Mathieu Génon/Reporterre

De Greenpeace au Parlement européen

Né en 1967, le jeune Yannick Jadot, qui a grandi à Laon (Aisne), ne rêvait pas de l’Élysée, mais plutôt de prouesses footballistiques et de grands mammifères. « J’avais accroché aux murs de ma chambre les posters de Dominique Rocheteau (Saint-Étienne) et Kevin Keegan (Liverpool) », se remémore-t-il, citant les deux ailiers droit évoluant dans des clubs à la forte identité ouvrière. « À côté, j’avais installé une photo de baleines avec le logo de Greenpeace, déjà un mythe pour moi », poursuit-il, une lueur dans les yeux. Il lisait alors Les Racines du ciel de Romain Gary, un roman qui l’a « construit sur l’écologie, bien avant André Gorz ».

Après des études d’économie, le jeune homme a passé plusieurs années dans l’humanitaire au Burkina Faso et au Bangladesh. En 1995, il a rejoint Solagral, une ONG spécialisée dans l’appui aux pays en développement, luttant notamment contre la mondialisation néolibérale et participant à l’essor du mouvement…

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Auteur: Alexandre-Reza Kokabi (Reporterre) Reporterre