Yannick Jadot : « Un seul objectif, gagner ! »

Reporterre publie chaque jour de la semaine le portrait et l’interview de l’un des cinq candidats à la primaire des écologistes, dont le premier tour se déroule du 16 au 19 septembre et le second du 25 au 28 septembre, en vue de la présidentielle de 2022. L’ordre de passage a été tiré au sort.


Reporterre — Quelles sont les trois premières mesures qu’il faudrait adopter pour enrayer la crise climatique et la sixième extinction des espèces ?

Yannick Jadot — Chaque euro d’argent public dépensé dans les marchés publics, les subventions à l’économie et aux entreprises, devra être vertueux pour le climat, la biodiversité, la justice sociale et l’égalité femme-homme. Plus un euro d’argent public ne sera par exemple versé à une entreprise toujours engagée dans les énergies fossiles. À travers la réforme de la Politique agricole commune (PAC) et sa mise en œuvre en France, nous passerons également des contrats de transition agricole qui nous permettront de sortir des produits phytosanitaires de synthèse, pesticides ou engrais azotés qui participent largement au dérèglement climatique et à la disparition du vivant.

Ensuite, nous stopperons les importations de soja et de bœuf provenant d’Amérique latine, ou encore d’huile de palme venant d’Asie du Sud-Est et d’Afrique centrale. Cela passe notamment par la fin des accords de libre-échange. C’est le cœur de mes combats au Parlement européen depuis plus de dix ans. Ces traités organisent la guerre du « tous contre tous », c’est la mondialisation de la malbouffe, de la souffrance animale, de l’extinction des espèces ou de la disparition des paysans. Nous devrons par ailleurs sortir de l’élevage industriel et réduire drastiquement nos consommations de viande, lait et poisson.

Je porte également un grand plan d’investissement de 50 milliards d’euros par an pour reconstruire l’économie, accélérer la rénovation des logements, déployer les énergies renouvelables et tout ce qui relève des mobilités collectives et décarbonées. Je soutiens ainsi l’interdiction de la vente de véhicules thermiques en France dès 2030.

Je défends aussi la mise en place d’un grand ministère de l’Alimentation, de la Santé et de l’Environnement, qui serait le premier ministère du gouvernement écologiste. Ces trois grands enjeux seraient articulés à travers l’approche « une seule santé ». Ce grand ministère permettrait d’extirper les lobbies des décisions publiques essentielles, qui relèvent de l’intérêt…

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Auteur: Alexandre-Reza Kokabi (Reporterre) Reporterre