Yoga, plus qu’un loisir, un travail sur soi ?

En 2021, le yoga comptait parmi les 18 pratiques corporelles les plus suivies par la population. Les dernières études statistiques effectuées par l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep) montrent ainsi que le nombre de pratiquant·e·s a triplé depuis 10 ans. De plus en plus plébiscité, il occupe aujourd’hui une place majeure en France, non seulement dans la sphère des loisirs mais aussi en entreprise ou à l’école.

Ce contexte de massification pourrait laisser croire qu’il s’accompagne d’une uniformisation dans les manières de faire et de penser le « yoga ».

Plusieurs enquêtes récentes réalisées par des chercheur·e·s en sciences sociales tenant compte des contextes de pratiques et les profils des pratiquant·e·s semblent plutôt montre l’existence non plus d’un, mais de plusieurs formes de yogas.

Une pratique « psychocorporelle »

Objet polymorphe de par la diversité de ses modalités de pratique, le yoga est « classé » par les chercheur·euse·s qui l’étudient, dans les pratiques dites « psychocorporelles » ou « psychospirituelles » favorisant un lien entre « corps et esprit ».

Le yoga postural moderne est le résultat d’un mélange entre des formes anciennes de yoga indien, des pratiques occidentales telles que les gymnastiques ou le fitness, auxquelles s’ajoutent des formes de développement personnel, comme nous le développons dans une étude à paraître en 2024.

Il se distingue d’autres activités de « bien-être » par une alternance de postures dites « asanas » plus ou moins dynamiques, corrélées à une respiration particulière – le souffle – ainsi que des moments de retour sur soi méditatifs.

Qui sont les yogi·e·s ?

Cette massification du yoga en France invite à s’intéresser au profil de ses pratiquant·e·s et au sens donné à l’activité. Dans ce but, plusieurs enquêtes (YoGenre, YogaProfs, Syframe ont tenté de…

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Auteur: Mélie Fraysse, Maîtresse de conférence en sociologie, Université de Toulouse III – Paul Sabatier