Zelensky au Capitole — Djamel Labidi

Une déclaration me frappe : durant tout le séjour de Zelensky, lui, Biden, et d’autres responsables étasuniens vont dire et répéter que « l’Ukraine défend le monde libre », qu’elle « défend l’Occident », qu’elle « défend les Etats-Unis ». À chaque fois , le Congrès des États-Unis, réuni au Capitole, va alors applaudir frénétiquement. Et pourtant, à les examiner de près, ces propos sont une aberration de la logique. En effet, comment un État faible, l’un des plus pauvres d’Europe, peut il défendre les EU, lé pays le plus puissant du monde ? Il y a là quelque chose qui échappe à l’entendement ou plus exactement il y a, là, révélé derrière cette absurdité du langage, un marché de dupes, où ce sont les ukrainiens qui sont conviés à déverser leur sang à flot alors que le pays qui est « défendu » ne versera pas une goutte du sang si précieux de ses citoyens. Apparait alors toute l’horreur du marché, de la transaction, celle de l’échange d’un fleuve de dollars et d’armes contre des fleuves de sang et de larmes. Tout le reste n’est que bavardage, propagande, idéologie, habillage de l’horreur.

Au fur et à mesure de la guerre, le flux de dollars grossit, et dans une Ukraine ravagée par les bombardements russes et ukrainiens, détruite progressivement, sans vie économique réelle, et ou pérore chaque soir, sur une scène illuminée par son destin hors norme, son acteur président, l’argent des EU paie tout : les services de l’État, les fonctionnaires, les importations de denrées alimentaires, d’équipements, de biens, les soldats, les mercenaires. Peu à peu c’est toute une population qui vit ainsi de la guerre et qui.. en meurt. Et c’est ainsi que le Congrès des États Unis en vient à applaudir la petite Ukraine qui défend la puissante Amérique. Quelle tromperie !

Du cinéma, du mauvais cinéma

Dans un tel contexte, on ne peut mettre de la grandeur là où tout est faux semblant. Les États-Unis veulent faire de cette visite de Zelensky un moment d’histoire. Comme toujours, ils ont cette propension à croire qu’on peut créer un évènement historique à travers un évènement médiatique. On va alors à la recherche du symbole, de la phrase qui va rester, de l’image et du geste symboliques.
Mais dans cette cérémonie du Capitole, là où on voulait fabriquer en direct de l’Histoire, on n’aura que du cinéma, du mauvais cinéma .Les dialogues sont éculés, les phrases attendues, les clichés se succèdent : la « défense de la liberté », des…

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Auteur: Djamel Labidi Le grand soir