Zoom sur « RadioPlogo » au festival Longueur d’Ondes de Brest …

À quand remontent vos premières manifestations  pour l’égalité femmes-hommes ? La première remonte à 1973. C’était pour empêcher le prolongement du service national pour les garçons. J’avais 16 ans et j’étais lycéenne, à Brest. Il y avait Claude Morizur, du Fourneau, avec moi. Puis, ensuite, j’ai évidemment participé aux mouvements en faveur de la loi Veil. Je voyais des copines à moi quitter leur formation en raison de grossesses non-choisies. Ou d’autres qui connaissaient de gros soucis pour réaliser une IVG. Il faut bien se rappeler que les femmes qui étaient en couples, tous les mois, elles tremblaient. Il ne faut pas perdre de vue ce combat tant que ce n’est pas inscrit dans la Constitution. Il nous donne notre indépendance et notre droit de vivre autre chose. C’est un support technique très fort de notre émancipation.

En 1995, vous arrivez à la mairie de Brest. Comment passe-t-on de l’autre côté, du militantisme au politique ? Je n’ai jamais imaginé devenir élue. J’étais déjà très engagée dans la lutte écologiste, depuis les années 70. Je privilégiais le circuit court, le bio.À Plogoff, j’avais monté ma radio libre, juste avant la présidentielle de 1981. Le basculement intervient en 1995, avec l’arrivée de Pierre Maille à la mairie. Il ouvre la municipalité aux Verts, auxquels j’appartenais depuis 1992. À ce moment-là, je n’ai eu aucune hésitation pour accepter le poste. C’était à la santé. Je n’ai demandé la permission à personne.

Vous restez à la mairie jusqu’en 2008. Vous ne revenez que pour le deuxième mandat de François Cuillandre. Mais votre côté militant n’est jamais loin. Vous aviez, à votre retour, même indiqué vouloir faire du porte-à-porte…Non, je ne fais pas de porte-à-porte. Mais je fais ce travail à travers mes permanences du mardi après-midi à L Cause. Quand on est élu, on ne s’éloigne pas dans sa tour d’ivoire. Je vais à la rencontre des gens pour comprendre ce qui se passe actuellement, pourquoi l’extrême-droite gagne du terrain, y compris chez les femmes. À Brest, comme partout. Le travail pour notre émancipation est un travail d’éducation populaire. Faire réfléchir des gens à leur condition. Pour ne pas se livrer pieds et poings liés, politiquement, à ces idées simplistes.

Le harcèlement de rue, pour les femmes, est-il un fléau brestois ?Non, ça ne l’est pas plus qu’ailleurs. Même moins qu’ailleurs. Rien n’a été mesuré. Les marches exploratoires, par exemple, qui auront lieu le 9 et le 13…

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Auteur: Claude Morizur