Lettres depuis l'ouest de l'Ukraine

De nombreux lecteurs de lundimatin connaissent Longo Maï, le réseau européen de coopératives autonomes et libertaires qui existe depuis 1973. Les lettres que nous publions ici émanent de l’une d’elles, installée de longue date dans l’ouest de l’Ukraine, en Transcarpathie. D’abord à vocation internes, pour partager le quotidien de la guerre, elles ont ensuite été rendues publiques via nos amis de Radio Zinzine, la radio locale qui émet à partir de Limans, en Provence, et dont le travail remarquable vaut le détour (on trouve sur leur site des interviews et des émissions sur la guerre en Ukraine avec des personnes d’Ukraine, de Russie et d’ailleurs). Plutôt qu’une analyse, il s’y dessine une chronique de la guerre depuis l’ouest de l’Ukraine, pour le moment épargné par les bombardements. La priorité est à l’accueil des réfugiés qui fuient la guerre, et la tentative de faire sortir tous ceux qui le veulent du pays.

26 février : Situation générale ce matin, deuxième jour de guerre

Des unités d’élite russes sont entrées dans l’un des quartiers périphériques de Kiev, Obolon. Des attaques aériennes sur la ville cette nuit n’ont visiblement pas atteint leurs cibles, par contre des immeubles d’habitation ont été touchées. L’avancée des tanks vers Kiev en provenance de la Biélorussie a été pour le moment bloquée par la destruction d’un pont.

Beaucoup de personnes ont passé la nuit dans les abris ou dans les stations de métro. Ceci aussi dans la grande ville Kharkiv. À Lviv, ce matin les sirènes ont appelé la population à se rendre dans les abris.

La situation la pire est dans l’oblast de Louhansk, qui sera sans doute au bout de quelques jours entièrement sous contrôle russe.

Les routes en direction de Kiev vers l’ouest sont toujours extrêmement chargées. Sur la route, les voitures avancent à 40-50 km/h, et les déplacements prennent trois fois plus de temps. Les trains circulent également avec des grands retards.

Des volontaires sur place, en Transcarpatie, coordonnent l’aide aux personnes qui fuient les bombardements et les tirs. Ils passent la plupart de temps au téléphone et sur les différents systèmes de messagerie pour coordonner les transferts et le logement pour des personnes qui veulent/doivent se mettre à l’abri. Il y en a de plus en plus.

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Il est prioritaire de s’occuper des réfugiés politiques ou des gens qui seraient physiquement en danger en cas d’occupation russe. Pour rappel, ce sont par exemple des ouzbèkes, kirghizes,…

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Auteur: lundimatin